Diu, la sérénité !

Lundi 15. Nous quittons Ahmedabad, son vacarme, sa poussière et son trafic hallucinant. La description du trafic à Ahmedabad comme un peu partout dans les grandes villes indiennes mais surmultiplié ici, ne parvient pas à faire imaginer ce qu’il est en réalité; ici, par exemple, il existe des feux tricolores et même sur les passages piétons des petits bonshommes verts et rouges; cela fait joli, mais personne n’en tient compte, même les flics qui poireautent aux carrefours. Ici la règle, c’est qu’il n’y en a pas. L’indien motorisé doit à tout prix passer devant le piéton, même si entre celui-ci et le trottoir il ne reste que quelques centimètres. L’homo motorisus indien s’aide pour cela de son deuxième organe de virilité dont il se sert avec frénésie, le klacson ! Si vous parvenez à arrêter un indien motorisé avant qu’il ne vous écrase et que vous lui montrez le feu rouge ou vert, il vous adresse un franc sourire totalement désarmant. Le pire c’est qu’ils sont charmants.

Finalement, les seules qui ont droit à une totale considération sur la chaussée, ce sont les vaches ; debout ou couchées en plein milieu de la rue, on les contourne, on s’arrête, on se plie à toutes leurs volontés. Alors à la prochaine réincarnation, soyons vaches...

Mardi 16. Une journée à Somnath, pour visiter un des temples les plus importants, le temple construit en or par Somraj, le dieu Lune, puis reconstruit en argent par Ravhana, puis en bois par Khrishna, puis en pierre par Bhimdev... vous suivez ? En tout cas il est sous très haute surveillance, pas d’appareils photo, téléphone, tablettes etc. Peut-être en raison des panneaux sculptés en or qui entourent le Lingam sacré ou bien parce que nous sommes assez près des côtes pakistanaises et que l’on craint un attentat perpétré pas les voisins avec qui on est en guerre ouverte depuis 1947. Cela expliquerait la présence de militaires en armes et même de guérites abritant des armes lourdes.

Arê Khrishna.

Le 17 nous arrivons à Díu, petite île franche, posée au sud de la presqu’ile de Kutch, sur le golfe d’Oman et ancienne colonie portugaise, comme Daman et Goa. Ici on se croirait plus à Cuba qu’en Inde. C’est calme, propre, cool, des églises, des temples hindous, des mosquées et des plages longues, longues et entièrement désertes. C’est dur de tenir sous 43º au soleil à regarder les dauphins faire des saltos avant et saltos arrières à cent mètres du rivage. Sinon un très beau fort portugais bien conservé qui donne une idée de la puissance de l’occupant d’alors.

Devant notre terrasse de la maison d’hôtes, Herença Goenza, sur les cocotiers les paons viennent se percher et lancer leur cri « léon, léon »; exactement au coucher du soleil des dizaines de chauves souris géantes prennent leur envol et passent majestueusement sur nos têtes, en bas dans le jardin, un couple de mangoustes furète à la recherche d’un cobra à se mettre sous la dent.

Cet aprés-midi, à la fin du marché, il y a eu baston entre deux taureaux, à cause des vaches (comme d’hab.), deux motos et un étalage ont volé, personne n’a rien dit, ah ! la belle vie...

23 janvier. Nous avons loué un scooter pour aller sur les routes à travers champs, à la rencontre des villages et des villageois. Superbe journée, ici on ne voit jamais de touristes alors ce sont de grands signes des mains et de grands sourires et bien sûr des selfies. Dans un petit hameau nous nous sommes arrêtés en voyant une noce et ça n’a pas raté, nous avons été invités à voir les jeunes mariés et toute la famille et à prendre des photos de tout le monde, un accueil merveilleux. Au retour repos sur la plage de Nagao, un épi de maïs grillé à grignoter et une noix de coco à boire. Bonheur.

Comments

[Josette Jean]

bin, nous aussi, on a des vaches à tous les coins de rue.

Par contre, ils ont un sifflet et un képi

gros bisous