Encore un soir, encore une heure... encore cinq dodos !! 😂😂😂

Faut savoir abuser des bonnes choses et c’est ce que faisons depuis bientôt deux mois et demi, pris au piège de la douceur de vivre de Goa. Il faut s’astreindre à une activité physique intense pour ne pas finir liquéfié par la chaleur ou grillé par le soleil, par exemple la recherche tous les matins du meilleur transat, le plus confortable, le mieux exposé sous une paillotte, pas trop ombreuse, juste ce qu’il faut, pour bronzer en douceur, mais orientée vers le meilleur alizé, ce qui est très compliqué parce que les alizés changent de direction chaque jour. Comme vous le voyez, la vie sous les tropiques ce n’est pas aussi facile qu’on le dit dans les catalogues de voyage. 

Bon, mais on va quand même rentrer, puisqu’on nous dit qu’à la maison la météo est radieuse, le soleil chaud et qu’il est temps de venir tondre l’herbe du jardin avant que cela ne devienne la savane. On veut bien le croire, qu’il fasse beau, mais enfin c’est bientôt le festival de Cannes, et de mémoire de caneton, il a toujours plu à ce moment-là sous nos cieux. Qui rentrera verra.

Que dire sur ce troisième voyage et dixième mois en Inde. En devenant addict la vision se trouble.  C’est un bien étrange pays tellement contrasté. Nous ne parlerons pas spécialement de Goa qui n’est indienne que de géographie; ici on est chrétien, on s’appelle D’Souza ou Da Silva, on mange de la viande et surtout du cochon, comme ceux qui courent la-bas sous les cocotiers, et on picole de l’alcool; des églises à tous les carrefours et entre deux, des chapelles et des prie-dieu tous les dix mètres devant lesquels on s’arrête quelques secondes pour dire une prière ou présenter un souhait. Même les hindoues font une halte et un signe de croix amélioré...on nous a dit que Jésus était un peu entré dans leur panthéon parce qu’il leur plaisait bien avec son style cool...d’ailleurs dans les bus, les restos, les hôpitaux, il y a souvent, ensemble, les représentations de Jésus, Marie, St Antoine et Khrishna, Ganesh,  Shiva ou Kali. On n’est jamais assez assuré ou rassuré. 

L’Inde c’est cette terre de contraste entre d’immensément riches, acteurs de Bollywood ou magnats de l’acier, et terriblement pauvres qui sont heureux de trouver un boulot de terrassier à deux euros par jour et quel boulot: ici, on creuse des fondations de un mètre de profondeur avec une bêche et une bassine, modèles uniques dans toute l’Inde ( voilà peut-être l’origine de la richesse du magnat de l’acier) et par ailleurs c’est le même pays qui a envoyé dans l’espace plus de satellites par ses propres lanceurs que la France; ici, la recherche pharmaceutique, médicale  et l’informatique avancent à pas de géants et géant l’Inde le sera bientôt, peut-être bien devant la Chine, justement à cause de l’excellence de ses recherches et surtout des secteurs concernés et grâce aussi a son immense jeunesse qui manquera aux chinois.

Et les pauvres alors? Ils sont les acteurs clés de cet essor: en restant pauvres, ils permettent aux riches de  toujours plus et d’investir dans les nouvelles technologies qui leur apporteront encore plus de richesses dont les pauvres seront toujours tenus à l’écart. Et ainsi le sacro-saint PIB de l’Inde augmentera et en fera une Grande puissance.

Encore un contraste indien: ce pays tellement traditionaliste pour qui changer l’ordre cosmique, l’ordre des choses, l’ordres des castes, provoquerait immanquablement la fin du monde, ce même pays vient de légaliser le troisième sexe, celui des Hijras. Les Hijras, sont des personnes habillées en femmes, outrageusement maquillées et parées de bijoux, qui viennent vous demander de l’argent ( mendier serait le mot juste, mais elles le font d’une manière si péremptoire que cela devient un ordre) et vous avez intérêt à donner: les Hijras étaient à l’origine des eunuques; aujourd’hui ce sont des hommes qui refusent leur sexe et en changent par émasculation totale (normalement à vif sous l’emprise et l’empire de l’alcool et de la drogue, mais de plus en plus par utilisation d’hormones). Regroupées en communauté sous l’autorité d’un gourou elles mendient ou se prostituent au bénéfice de ce dernier. Leur refuser l’aumône vous attirerait bien des malheurs; en effet leur statut ni homme ni femme leur confère un pouvoir surnaturel sur la fécondité et les fâcher vous rendrait stérile dans le pays où LE devoir d’une femme est de donner des enfants à son mari et à sa belle famille.  D’où la crainte qu’elles suscitent. Aujourd’hui leur statut est légalisé et certaines ont été élues parce qu’elles sont Hijra. 

On ne peut comprendre l’Inde par procuration,  et en venant ici deux semaines par tour-opérateur c’est le meilleur moyen de...l’incomprendre. Pour l’aimer, c’est de suite ou jamais. Pour commencer à l’appréhender un tant soit peu, il faut s’y plonger et il nous faudra sûrement y revenir encore et encore. Que Khrishna nous entende.

A bientôt, à la maison...

Comments

[Hélène]

Bon, vous savez où vous irez le prochain hiver 😊

[steph]

« Emploie le temps présent, sans trop compter sur l'avenir. »

Proverbe hindou que vous avez adopté, pas vrai ?

Ganesh veille sur vous :-)

See you soon

Steph

[Patrcia]

Ah très bien tout ça, mais une petite statue de Jeanne d'Arc dans ces nombreuses églises???

Gros bisous, à bientôt, Pat